jeudi 11 février 2016

Puy du Fou: pas de Fleur ni de Pellerin pour la culture!




Puy du Fou : pas de Fleur ni de Pellerin pour la culture !


Madame Chantal Delsol a raison lorsqu’elle qualifie le Puy du Fou de « samizdat » (mot russe qui n’a pas d’équivalent en langue française et qui désigne un ouvrage ou une œuvre mis à l’index mais que tout le monde s’arrache en circulant sous le manteau). A cet égard, le mot pourrait avoir un bel avenir en France tant des exemples de samizdats se multiplient…Il en va ainsi du Puy du Fou…

            Voici trente-huit ans que cette entreprise artistique existe avec des débuts plutôt timides, s’exprimant avec des moyens, disons-le, de fortune – mais qui, doucement, s’est développée d’année en année, sans subventions ni subsides politico-médiatiques ; c’est suffisamment rare pour qu’on ne le mette pas en avant. Il y a tellement d’initiatives (notamment sous couvert d’associations dites culturelles), toutes – ou presque – les unes plus médiocres que les autres qui vivotent dans ce pays grâce à des subventions démesurées par rapport à l’intérêt qu’elles présentent. Donc, nous sommes en présence de ce qu’on peut appeler - sans exagération - une belle réussite historique, artistique, culturelle et sociale. J’insiste sur ce dernier qualificatif car, comme on peut le constater lors d’une visite dans ce parc d’attraction, toutes les catégories sociales de France et d’ailleurs sont représentées, sans parler des âges allant des bambins en poussettes jusqu’aux papis et mamies …en poussettes également ! et avec de véritables fans participants qui, pour rien au monde, ne rateraient une saison de bénévolat au Puy du Fou. J’ai rencontré des gens de Hollande (non pas des gens du gouvernement, comme vous pourriez le croire, non, des Néerlandais !) qui venaient tous les ans passer six mois en Vendée dans un mobile home pour être à pied d’œuvre, c’est dire… Le puy du Fou fait l’unanimité, partout. Et j’en tiens pour preuve les nombreux oscars qu’il a obtenu depuis quelques années : Thea Classic Award, meilleur parc du monde ; Applause Award, meilleur parc du monde ; Parksmania Award, meilleur parc d’Europe ; quand, enfin, l’IFOP révèle que, depuis trois ans, le Puy du Fou reste le parc préféré des français. Partout. Tout le monde. Pourtant, il existe une minorité de récalcitrants, d’hermétiques, de sectaires, de ségrégationnistes qui ne disent pas que le Puy du Fou est nul et sans intérêt (encore heureux !), mais qui ne veulent pas au moins venir le visiter, uniquement pour voir pourquoi il plait à un si grand nombre, ne serait-ce que par curiosité afin de pouvoir en parler en connaissance de cause. Non, personne, à commencer par le gouvernement et, plus précisément, par notre ministre de la Culture et de la Communication qui, par sa fonction, devrait s’intéresser à tout évènement artistique et culturel marquant. On se demande pourquoi la Fleur de Culture n’a pas encore pris son bâton de Pellerin pour venir, même à titre privé, assister à ce spectacle. Oh, on ne lui demande de débarquer en grandes pompes  et d’embrasser Philippe de Villiers sur la bouche en lui disant : « Ah, Philippe, tu es un génie d’avoir conçu et organisé une telle entreprise qui fait la gloire de la France ! » Non ! Et, en fait, il y a deux raisons majeures à cela :
La première est d’ordre politique car, faisant partie d’un gouvernement socialiste, elle a dû recevoir des ordres de sa hiérarchie de ne pas prêter une quelconque attention à quelque manifestation que ce soit émanant de gens ou d’idées qui ne comportent pas l’estampille : « Norme NF Valeurs de la République 2012 », et elle obtempère. Son appartenance passée à des clubs tels que « le Siècle » ou « Fondation Royaumont » n’est pas non plus étrangère à cette désaffection idéologique…
La deuxième est d’ordre physiologique et intellectuel. Loin de moi l’idée que Madame Pellerin manque de matière grise, d’ambition et d’opiniâtreté. Elle a probablement bien des cordes à son arc et elle était certainement plus à son affaire quand elle s’occupait des affaires liées au numérique.

 Mais comment voulez-vous qu’une personne née en Corée du Sud, aussitôt orpheline de père et de mère, puis adoptée à l’âge de six mois par un couple de français puisse, arrivée à l’âge adulte, créer et entretenir un lien affectif profond et sincère avec l’histoire et la culture de son pays adoptif même si elle lui voue une immense reconnaissance ? Les medias ont récemment glosé à propos de son « ignorance crasse » car elle ne put citer aucun titre parmi les livres de Patrick Modiano, mais cela n’avait qu’une valeur symbolique et n’était pas très représentatif d’une carence culturelle. Personnellement, de lui, j’ai lu «Voyage de Noces » mais je dois à la vérité de dire que je ne suis pas allé jusqu’au bout du voyage et, pour être franc, je préfère encore les chansons de son album « Fonds de Tiroirs » qui, au moins, ont l’avantage d’être réellement ringardes et décalées. En revanche, j’ose espérer  qu’elle aurait été en mesure de citer au moins une œuvre de Victor Hugo, mais on ne lui a pas demandé ! Peu importe, l’affaire Modiano montre quand même qu’elle laisse planer un doute dans l’opinion sur ses réelles aptitudes à assumer les responsabilités d’un tel portefeuille. C’est préoccupant.
            Aussi, afin de lui permettre, à l’avenir dans d’autres sphères, de répondre à des colles que ne manqueront pas de lui poser des journalistes mal intentionnés, je lui propose le petit vademecum suivant concernant des grands classiques français et européens :
Tout d’abord, le Puy du Fou est un mont d’Auvergne, ancien volcan, dans le cratère duquel, il y a fort longtemps, un fou de Saint-Flour s’était précipité en affirmant qu’il se retrouverait aux Antipodes quelques jours plus tard. Depuis, on dit que certains soirs d’été, dans la brume claire obscure,  on peut apercevoir une fumée qui s’élève du cratère en volutes harmonieuses prenant une forme humaine et dont on dit que c’est l’âme errante du Fou du Puy…
            Modiano n’a jamais été un romancier, c’est un lac italien propice aux voyages de noces et sur les rives duquel les oiseaux lyres font escale en hiver dans leur grande migration nord sud…
            Les Cathares sont des nomades vivant en autarcie dans le midi de la France avec cependant des moyens financiers colossaux, ce qui leur a permis d’acquérir, entre autres, le club du Paris Saint-Germain…
            Le foie gras, en France, remonte à l’époque gallo-romaine. A Rome, au V° siècle av JC, lors de l’attaque menée par les gaulois contre les romains, les oies du Capitole donnèrent l’alarme par leurs cris faisant échouer ainsi la manœuvre gauloise. De retour au pays, les gaulois décidèrent de gaver les oies pour les empêcher de caqueter de façon intempestive...
            Maginot est le nom d’une ligne de produits parapharmaceutiques, créée en 1928 par le Docteur Maginot, qui, selon le créateur, permettait une meilleure résistance physiologique aux agressions bactériologiques venues de l’étranger. Pendant de nombreuses années, la Ligne Maginot a enregistré un franc succès dans l’hexagone mais quelques faits marquants ont depuis démontré l’inutilité de ses produits…
            Clovis était un fameux serrurier dont la réputation internationale s’est faite par la mise au point de la première ceinture de chasteté à fixation rapide et inaltérable. Son invention fit l’objet d’une publicité qui subsiste encore de nos jours : « Avec Clovis, rien ne rentre, ni clou, ni vis et ça tient ! ».
            Frédéric Chopin mangeait des biscottes au petit-déjeuner parce qu’il avait Aurore Dupin ! (Hihihi !)
            Le Cirque de Gavarnie est le plus ancien cirque familial de France. Sa particularité est qu’il n’est pas itinérant. Il peut s’enorgueillir de montrer des animaux sauvages tels que des loups, des mouflons, des bouquetins, des rapaces…et, pour assister aux représentations, il faut y aller à pied, à cheval ou…à ski !

            J’espère que ce vademecum lui servira de viatique dans ses nouvelles fonctions…
Bon vent !


Lyconide
10 février 2016