Discrimination, quand tu nous tiens !
La
loi du 27 mai 2008, modifiée par la loi du 21 février 2014 portant sur la
discrimination, aussi claire soit-elle, me parait incomplète. Voici ses deux
premiers articles :
« Constitue une discrimination directe la situation
dans laquelle, sur le fondement de son appartenance ou de sa non-appartenance,
vraie ou supposée, à une ethnie ou une race, sa religion, ses convictions, son
âge, son handicap, son orientation ou identité sexuelle, son sexe ou son lieu
de résidence, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre
ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été dans une situation comparable. »
« Constitue une discrimination indirecte
une disposition, un critère ou une pratique neutre en apparence, mais susceptible
d'entraîner, pour l'un des motifs mentionnés au premier alinéa, un désavantage
particulier pour des personnes par rapport à d'autres personnes, à moins que
cette disposition, ce critère ou cette pratique ne soit objectivement justifié
par un but légitime et que les moyens pour réaliser ce but ne soient
nécessaires et appropriés. »
A la lueur de ces critères basiques, on
comprend tout de suite qu’en matière de recrutement professionnel, c’est la
porte grand ’ouverte aux abus les plus pharamineux ; aussi, devant cette
carence intolérable, j’exhorte le gouvernement à se pencher, toutes affaires
cessantes, sur ce problème afin qu’il fasse voter l’amendement suivant qui, seul,
pourra pallier ces insuffisances légales :
« Constitue une discrimination directe la
situation dans laquelle, sur le fondement de son aspect physique (poids, taille, couleur des cheveux et des
yeux, port de la barbe ou de la moustache, couleur, marque et style des
vêtements, pointure des chaussures, port du string ou d’une gaine Playtex…), de
ses inclinations alimentaires (sucré
ou salé, végétarisme ou non , bière ou vin ou liqueur, Mc Do ou tête de
veau, pizza ou tripes à la mode de Caen, thé ou café,…),de ses centres d’intérêt (sport, musique, culture, bénévolat,…)de ses capacités à parler le français et d’autres langues (orthographe,
syntaxe, accent, vocabulaire,…), du nombre
et du niveau de ses diplômes , de l’importance et de la qualité de ses
expériences et de ses connaissances (technique, marketing, commerciale,
financière, administrative et
informatique), de son aptitude à diriger
des personnes (autorité, charisme, déontologie,…), une personne est traitée
de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été
dans une situation comparable. »
Voilà, enfin, des dispositions qui assureront
des recrutements professionnels de façon totalement impartiale et
non-discriminatoire !
Mais, allez-vous arguer, il ne restera plus
beaucoup de latitude de manœuvre au moment du choix d’un candidat à l’embauche.
En effet, plus beaucoup, mais encore suffisamment pour laisser passer entre les
mailles fines du filet les odieuses particules de la discrimination que la Loi
n’aura pas pu traquer ou prévoir. C’est pourquoi, afin d’alléger les
contraintes suscitées par une loi, dure certes mais toujours contournable, je propose un deuxième amendement :
« Nonobstant les dispositions de la Loi
du 27 mai 2008 et de ses amendements suivants, le recrutement d’un candidat à
une offre d’emploi, de services ou toute autre prestation économique ou
sociale, rémunérée ou non, devra être réalisé par tirage au sort des dossiers
de candidature, quel que soit leur ordre d’arrivée à la connaissance du
pourvoyeur desdits emplois, services ou prestation. Le tirage au sort s’effectuera
dans les bureaux de l’établissement principal du pourvoyeur, en présence du
responsable d’établissement, des représentants syndicaux et des partenaires
sociaux, avec un minimum de 5 (cinq) personnes qui auront, au préalable,
désigné l’une d’entre elles par cooptation mutuelle pour le tirage au sort des
dossiers. Les dossiers de candidature ayant été disposés sur une table, dans
des chemises numérotées, de même couleur et de même format, des petits papiers
comportant autant de numéros que de dossiers, seront mis-en vrac dans un
chapeau duquel le tireur au sort puisera, au hasard, le numéro correspondant au
numéro du dossier de la candidature retenue. Ces dispositions ne sont
applicables qu’aux entreprises, associations ou organisations dont l’effectif
est égal ou supérieur à 2 (deux)
personnes. »
Mais, allez-vous arguer derechef, avec ces
dispositions, plus aucune discrimination ne sera possible et le choix du
candidat sera totalement aléatoire. C’est ce que vous pensez ! Mais que
faites-vous de la période entre la naissance d’un futur candidat à une fonction
quelconque et l’âge qu’il aura lorsqu’il y parviendra effectivement ? Il peut se passer 20,
25…30 ans, voire plus et c’est plus qu’il n’en faut pour qu’il soit conditionné
par le milieu dans lequel il va grandir, se cultiver, développer ses goûts et
ses aptitudes, étayer ses inclinations. Pour peu que ce milieu soit bourgeois –
donc favorisé -, il va se retrouver en situation avantageuse en faisant des
études, en obtenant des diplômes et en briguant des postes pour lesquels il
posera sa candidature contrairement à un autre qui sera issu d’un milieu moins
aisé. Car, voyez-vous, c’est à la naissance que commence la discrimination la
plus ignominieuse et c’est pourquoi il est urgentissime que le gouvernement ponde
un nouvel et dernier amendement qui, on peut le dire, sera fatal à toutes les
formes de discrimination directe, indirecte ou induite :
«
Dans le but de venir à bout de toute tentation discriminative dans le cadre de
la vie privée et professionnelle et afin de véritablement donner une chance pour tous, tout nouveau-né
sur le sol français, au moment de sa déclaration à l’état civil dans la mairie
de son lieu de naissance, sera soumis à un tirage « flash » à
partir de son numéro d’INSEE qui lui attribuera la fonction qu’il devra assumer
arrivé à l’âge adulte. Ce dispositif dont les modalités techniques seront confiées
à la Française des Jeux (FdJ) donnera lieu à l’émission d’un QR Code (Quick
Response Code) reprenant l’ensemble des données numériques de l’état civil du
nouveau-né et la définition du poste professionnel qui lui sera attribué. Dans
un but d’authentification, ce QR Code devra être imprimé sur la page du livret
de famille qui lui est réservée et, à sa majorité, reporté au verso de sa Carte
Nationale d’Identité. Seul l’intéressé pourra renoncer ou se démettre de ses
obligations pour convenance personnelle. »
On peut ajouter que, ipso facto, ce dispositif résoudrait radicalement
et définitivement le problème du chômage.
Pas belle
la vie ?
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