jeudi 12 novembre 2015

Discrimination, quand tu nous tiens!



Discrimination, quand tu nous tiens !


La loi du 27 mai 2008, modifiée par la loi du 21 février 2014 portant sur la discrimination, aussi claire soit-elle, me parait incomplète. Voici ses deux premiers articles :
« Constitue une discrimination directe la situation dans laquelle, sur le fondement de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race, sa religion, ses convictions, son âge, son handicap, son orientation ou identité sexuelle, son sexe ou son lieu de résidence, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été dans une situation comparable. »
« Constitue une discrimination indirecte une disposition, un critère ou une pratique neutre en apparence, mais susceptible d'entraîner, pour l'un des motifs mentionnés au premier alinéa, un désavantage particulier pour des personnes par rapport à d'autres personnes, à moins que cette disposition, ce critère ou cette pratique ne soit objectivement justifié par un but légitime et que les moyens pour réaliser ce but ne soient nécessaires et appropriés. »
A la lueur de ces critères basiques, on comprend tout de suite qu’en matière de recrutement professionnel, c’est la porte grand ’ouverte aux abus les plus pharamineux ; aussi, devant cette carence intolérable, j’exhorte le gouvernement à se pencher, toutes affaires cessantes, sur ce problème afin qu’il fasse voter l’amendement suivant qui, seul, pourra pallier ces insuffisances légales :
« Constitue une discrimination directe la situation dans laquelle, sur le fondement de son aspect physique (poids, taille, couleur des cheveux et des yeux, port de la barbe ou de la moustache, couleur, marque et style des vêtements, pointure des chaussures, port du string ou d’une gaine Playtex…), de ses inclinations alimentaires (sucré ou salé, végétarisme ou non , bière ou vin ou liqueur, Mc Do ou tête de veau, pizza ou tripes à la mode de Caen, thé ou café,…),de ses centres d’intérêt (sport, musique, culture, bénévolat,…)de ses capacités à parler le français et d’autres langues (orthographe, syntaxe, accent, vocabulaire,…), du nombre et du niveau de ses diplômes , de l’importance et de la qualité de ses expériences et de ses connaissances (technique, marketing, commerciale, financière, administrative et informatique), de son aptitude à diriger des personnes (autorité, charisme, déontologie,…), une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été dans une situation comparable. »
Voilà, enfin, des dispositions qui assureront des recrutements professionnels de façon totalement impartiale et non-discriminatoire !
Mais, allez-vous arguer, il ne restera plus beaucoup de latitude de manœuvre au moment du choix d’un candidat à l’embauche. En effet, plus beaucoup, mais encore suffisamment pour laisser passer entre les mailles fines du filet les odieuses particules de la discrimination que la Loi n’aura pas pu traquer ou prévoir. C’est pourquoi, afin d’alléger les contraintes suscitées par une loi, dure certes mais toujours contournable,  je propose un deuxième amendement :
« Nonobstant les dispositions de la Loi du 27 mai 2008 et de ses amendements suivants, le recrutement d’un candidat à une offre d’emploi, de services ou toute autre prestation économique ou sociale, rémunérée ou non, devra être réalisé par tirage au sort des dossiers de candidature, quel que soit leur ordre d’arrivée à la connaissance du pourvoyeur desdits emplois, services ou prestation. Le tirage au sort s’effectuera dans les bureaux de l’établissement principal du pourvoyeur, en présence du responsable d’établissement, des représentants syndicaux et des partenaires sociaux, avec un minimum de 5 (cinq) personnes qui auront, au préalable, désigné l’une d’entre elles par cooptation mutuelle pour le tirage au sort des dossiers. Les dossiers de candidature ayant été disposés sur une table, dans des chemises numérotées, de même couleur et de même format, des petits papiers comportant autant de numéros que de dossiers, seront mis-en vrac dans un chapeau duquel le tireur au sort puisera, au hasard, le numéro correspondant au numéro du dossier de la candidature retenue. Ces dispositions ne sont applicables qu’aux entreprises, associations ou organisations dont l’effectif est égal ou supérieur à 2 (deux)  personnes. »
Mais, allez-vous arguer derechef, avec ces dispositions, plus aucune discrimination ne sera possible et le choix du candidat sera totalement aléatoire. C’est ce que vous pensez ! Mais que faites-vous de la période entre la naissance d’un futur candidat à une fonction quelconque et l’âge qu’il aura lorsqu’il y parviendra  effectivement ? Il peut se passer 20, 25…30 ans, voire plus et c’est plus qu’il n’en faut pour qu’il soit conditionné par le milieu dans lequel il va grandir, se cultiver, développer ses goûts et ses aptitudes, étayer ses inclinations. Pour peu que ce milieu soit bourgeois – donc favorisé -, il va se retrouver en situation avantageuse en faisant des études, en obtenant des diplômes et en briguant des postes pour lesquels il posera sa candidature contrairement à un autre qui sera issu d’un milieu moins aisé. Car, voyez-vous, c’est à la naissance que commence la discrimination la plus ignominieuse et c’est pourquoi il est urgentissime que le gouvernement ponde un nouvel et dernier amendement qui, on peut le dire, sera fatal à toutes les formes de discrimination directe, indirecte ou induite :
« Dans le but de venir à bout de toute tentation discriminative dans le cadre de la vie privée et professionnelle et afin de véritablement donner une chance pour tous, tout nouveau-né sur le sol français, au moment de sa déclaration à l’état civil dans la mairie de son lieu de naissance, sera soumis à un tirage « flash » à partir de son numéro d’INSEE qui lui attribuera la fonction qu’il devra assumer arrivé à l’âge adulte. Ce dispositif dont les modalités techniques seront confiées à la Française des Jeux (FdJ) donnera lieu à l’émission d’un QR Code (Quick Response Code) reprenant l’ensemble des données numériques de l’état civil du nouveau-né et la définition du poste professionnel qui lui sera attribué. Dans un but d’authentification, ce QR Code devra être imprimé sur la page du livret de famille qui lui est réservée et, à sa majorité, reporté au verso de sa Carte Nationale d’Identité. Seul l’intéressé pourra renoncer ou se démettre de ses obligations pour convenance personnelle. »
On peut ajouter que, ipso facto, ce dispositif résoudrait radicalement et définitivement le problème du chômage.
Pas belle la vie ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire